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L’héliski promet des kilomètres de descente, des espaces naturels vierges et un accès rapide et direct. Les derniers recoins sauvages de la montagne sont dégradés au rang de décor pour une consommation ultra-rapide de la nature.

Un vol d’héliski émet environ 100 fois plus de CO2 nuisible au climat qu’une randonnée à ski en transports publics et provoque des nuisances sonores considérables.

L’héliski en Suisse

Rien que pour l’héliski, ce sont plus de 15’000 (=2021, 2019 : 22’000) touristes qui se font déposer chaque année en haute montagne. Au total, près de 33’000 mouvements aériens ont eu lieu en 2021 sur les places d’atterrissage de montagne en Suisse. Environ la moitié de ces vols sont effectués à des fins touristiques. Le reste est constitué de vols d’entraînement. Après un net recul durant la pandémie du COVID-19, les mouvements aériens sont repartis à la hausse. Dans les Alpes suisses, la popularité de l’héliski est liée notamment au fait que cette pratique est interdite en France et en Allemagne, et soumise à des règles très restrictives en Autriche. En Suisse, l’hélibiking se limite à quatre places d’atterrissage en montagne, autour de Zermatt ainsi qu’à Arolla.

Des zones protégées soumises au bruit et aux gaz d’échappement

La Suisse dispose actuellement de plus de 40 places d’atterrissage en montagne (PAM), dont plus de la moitié sont situées à l’intérieur de sites protégés ou à leurs abords immédiats. C’est-à-dire précisément là où les objectifs de protection tels que “l’absence de perturbation des habitats” et “l’intégrité du paysage” s’appliquent. Cet abus manifeste devait être corrigé dans le cadre d’un réexamen des places d’atterrissage en montagne (voir encadré). Le processus a certes été interrompu par le Conseil fédéral en 2014, mais deux PAM ont tout de même été supprimées. Une petite récompense pour nos efforts.

Possibilité de vols illégaux

La loi sur l’aviation stipule à l’art. 8 : “Des atterrissages en montagne en vue de la formation et de l’entraînement des pilotes et pour le transport de personnes à des fins touristiques”, ne peuvent avoir lieu que sur des places d’atterrissage désignées par l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) et situées à plus de 1100 mètres. Les vols professionnels, en revanche, ne sont soumis qu’à des restrictions minimes. Des atterrissages pour l’héliski ainsi que d’autres transports de personnes sont régulièrement observés hors des places d’atterrissage en montagne

Mountain Wilderness s’engage pour une réduction significative de l’aviation touristique ainsi que pour son interdiction dans les zones protégées.

La position de Mountain Wilderness :

Des espaces sauvages en montagne sans nuisances sonores

Comme les espaces sauvages en montagne sont de plus en plus perturbés par le bruit et l’agitation des activités de loisirs motorisées telles que l’héliski, les petits avions, les vols touristiques ou encore les motoneiges et quads, il est nécessaire de prendre des mesures pour contrer cette atteinte à l’expérience vécue en pleine nature ainsi que pour lutter contre la perturbation du repos hivernal des animaux. Mountain Wilderness Suisse demande l’interdiction des vols touristiques dans les espaces protégés.

Neutralité climatique de l’espace alpin

Qu’il s’agisse des émissions de CO2 ou d’autres substances nocives pour le climat, l’impact de l’héliski est infiniment supérieur à celui des randonnées sans rotor. Mountain Wilderness Suisse demande une limitation drastique de ce tourisme héliporté nuisible, qui ne profite qu’à une poignée de personnes.

Faible importance économique

Les revenus générés par l’héliski et l’hélibiking sont économiquement insignifiants. Au contraire, l’héliski met en péril l’attractivité de nombreuses destinations touristiques et menace des emplois dans les modalités de tourisme durable que sont le tourisme de détente et le tourisme doux.

Ce que nous faisons :

Favoriser les prises de conscience

Nous nous adressons au public par le biais d’événements et de manifestations.

Poser des exigences

Nous demandons aux autorités de créer des lois fédérales claires et universelles pour protéger les espaces sauvages. Nous plaidons pour que l’application de ces lois soit assurée par des contrôles plus fréquents.

Intervenir

Nous nous engageons à ce que les atterrissages illégaux en dehors des places d’atterrissage en montagne soient détectés et sanctionnés. Nous encourageons les offres touristiques qui produisent le moins possible d’émissions nocives et génèrent de la valeur ajoutée locale.

Travailler en réseau

Nous travaillons en réseau avec des associations, des entreprises et des particuliers opposés à la pratique de l’héliski en Suisse. Ensemble, nous cherchons des solutions pour préserver le calme et la tranquillité.

Ce que tu peux faire

Signaler un vol illégal

Les atterrissages d’hélicoptères en dehors des places d’atterrissage officielles sont illégaux. Si vous êtes témoins de tels atterrissages, signalez-les nous. Nous transmettrons l’information à l’OFAC afin d’éclaircir la situation juridique.

Participer à des actions

Mountain Wilderness Suisse organise chaque année, dans la mesure du possible, une manifestation Stop-Heliski. En général sous la forme d’une randonnée à ski de deux jours. Nous sommes donc toujours à la recherche de participant:es motivé:es. Ce rassemblement constitue dans tous les cas une expérience inoubliable et une bonne occasion d’échanger avec des personnes partageant les mêmes idées. La manifestation est toujours accompagnée par des guides de montagne. Si tu es intéressé:e à participer, contacte-nous !

Soutenir notre travail

Soutiens le travail de Mountain Wilderness Suisse pour plus de calme et de tranquillité en montagne avec une adhésion ou un don.

“Nous pourrions faire cinq fois mieux sur le plan technique en matière de gestion, de consommation, …, de toutes nos matières premières. Mais certaines choses devraient disparaître de la surface de la terre. Par exemple les vols de Genève à Zurich, tout simplement absurdes ! Ou le tourisme en hélicoptère. Et ceux qui, les larmes aux yeux, présentent cela comme la fin de la civilisation, sont des fous immoraux” !


Ernst-Ulrich von Weizsäcker, physicien, biologiste, ancien co-président du Club de Rome. Citation d’une interview dans «Beobachter Spezial Natur» 2/2009

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