A peine 3 ans après le dernier échec devant les urnes, les Jeux Olympiques d’hiver reviennent devant les électeurs. On votera à nouveau en février 2017 pour ou contre leur tenue dans les Grisons.
Une folie financière
On en attend un accroissement des revenus touristiques – alors que le passé enseigne précisément le contraire. Ce qui caractérise le mieux les Jeux sont le coût faramineux : selon une étude d’Oxford, le budget des Jeux a été en moyenne dépassé de 137% par rapport aux prévisions des organisateurs au cours des 50 années passées. Les coûts sont tout simplement incalculables. D’autres études ne montrent en outre aucun effet positif à long terme sur l’économie régionale. Ils constituent au contraire un énorme risque financier pour le pays hôte.
Une atteinte massive à la nature
Le risque n’est pourtant pas seulement financier, mais se situe aussi au niveau des atteintes au paysage sur le site d’accueil. Les Jeux d’hiver ne sont tout simplement plus adapté à l’espace restreint des Alpes. Le trafic, les mesures de sécurité et l’hébergement poussent les vallées alpines dans leurs derniers retranchements. Des dégâts irréversibles sur la nature et le paysage sont inévitables.
L’hypocrisie de l’économie d’espace
Le Comité International Olympique (CIO) assure qu’il sera fait appel au maximum aux infrastructures existantes. Ce sont pourtant 100'000 visiteurs journaliers qui sont envisagés sur l’ensemble des sites – jusqu’où les aménagements existants pourront-ils les absorber ? Le CIO évoque des installations temporaires et démontables. Concept prometteur mais contradictoire : à quel point peut-on parler d’écologie dans le cadre d’un aménagement démontable ? Il n’y a de sûr que la construction – son démantèlement reste un argument de vente sans engagement. Toutes les ruines encore en place sont là pour en témoigner.
Le développement durable en région de montagne
Les besoins en espace et en énergie ainsi que les installations pour l’enneigement artificiel sont gigantesques. 10 ans de chantiers se traduiront par une augmentation sensible de la pollution sonore, atmosphérique et environnementale dans les sites fragiles des Alpes. Les conséquences en seront visibles durant des dizaines d’années. Barbara Wülser, directrice adjointe de CIPRA international explique que la question des JO d’hiver ne pourra être débattue que « si le CIO refond totalement ses règles et ses structures, garantit les valeurs démocratiques dans les pays d’accueil et prend en compte les principes du développement durable dans la planification et la mise en œuvre »
Sources et autres informations
• Position de la CIPRA
• Etude d’Oxford «Olympic Proportions: Cost and Cost Overrun at the Olympics 1960-2012»