Un groupe de 22 passionné(e)s de ski de randonnée, âgés de 14 à 77 ans, a participé à notre mouvement de protestation du dimanche 31 mars. La manifestation «Stop héliski» sur la place d'atterrissage en montagne du Petit Combin (3'660m), objet de nombreuses déposes, a été la plus importante de son genre depuis des années. Sur le plan politique aussi, Mountain Wilderness continue à s'engager en faveur d'une restriction des vols touristiques en montagne.
Une meute d'alpinistes chevronnés sur le Petit Combin
Le lieu de rassemblement du Petit Combin avait été retenu à l'initiative de Marc Häni, membre de Mountain Wilderness, qui s'est occupé de l'organisation alpinistique de l'évènement en compagnie d'Alexis Bally. Les conditions nivo-météorologiques était idéales, c'est donc toute une troupe bilingue venue des 4 coins de Suisse qui s'est retrouvée samedi matin tôt à Fionnay pour entamer, par petits groupes, la montée à la cabane. Après les 500 premiers mètres de montée, raides et pénibles, la vue grandiose sur le Grand Combin faisait presque penser à l'Himalaya. Tout le monde s'est retrouvé en début d'après-midi sur le site incomparable de la cabane FXB-Panossière. Le changement d'heure a un peu compliqué l'organisation du rassemblement sur la place d'atterrissage au sommet du Petit Combin. Les compagnies d'hélicoptère se sont adaptées à l'heure d'été plutôt d'optimiser les conditions de neige comme nous l'avions imaginé. Au moins 4 rotations ont déposé des touristes sur le sommet, les 2 dernières ont été accueillies par les plus rapides du groupe au moyen de drapeaux Stop-héliski. Un hélicoptère a tourné autour du sommet sans se poser. Après une longue séance photo en compagnie de tous les participants, nous avons entrepris la descente par différents itinéraires. Certains ont encore gravi au passage le Combin de Corbassière pendant que les autres profitaient d'une belle descente en poudreuse jusqu'à Bourg St Pierre.
Places d'atterrissage en montagne: et maintenant?
A côté d'actions médiatiques comme la manifestation «Stop héliski», MW lutte également sur le plan juridique et politique pour restreindre les vols touristiques en montagne. Le processus de négociation quant à la détermination des places d'atterrissages, qui durait depuis près de 20 ans, s'est conclu en février 2019 par un arrêté du Tribunal Fédéral. La suppression des 2 PAM de Gumm et Rosenegg-West peut être considérée comme un premier succès. Notre exigence de soumettre l'intégralité des PAM à un examen transparent, contraignant et conforme au droit par le DETEC a par contre été rejetée dans le même jugement. A compter de septembre 2019, ce seront donc 40 PAM qui seront confirmées dans notre pays, dont 20 se situent à l'intérieur ou au voisinage immédiat de zones protégées au niveau national (en particulier de par leur inscription à l'Inventaire fédéral des paysages, sites et monuments naturels d'importance nationale IFP). L'avenir de ces PAM reste incertain. Car le Tribunal Fédéral admet bien que «les atterrissages d'hélicoptères portent de graves atteintes à la nature et au paysage lorsqu'elles se situent dans des sites inscrits à l'IFP». Dans le cadre d'une interpellation par la Conseillère Nationale Regula Rytz lors de la session parlementaire du printemps 2019, il a été demandé au Conseil Fédéral comment il escomptait réduire les conflits entre l'exploitation des places d'atterrissage en montagne et les sites concernés dans l'IFP. Une autre question concerne leur utilisation estivale pour l'hélibiking.
Liens pour en savoir plus:
Communiqué de presse
Interpellation par la Conseillère Nationale Regula Rytz
Arrêté du Tribunal Fédéral: jugement n° 1C_109/2018, +C_117/2018, suspension des places d’atterrissage Rosenegg-West et Gumm